Le défi de nourrir la population mondiale sera relevé dans un contexte des changements environnementaux globaux. En R.D. Congo, la zone de forêt humide est soumise à une anthropisation qui entraine la propagation d'habitats riches en graminées sauvages. Un tel changement soulève la question concernant ses effets sur le contrôle biologique des insectes ravageurs. La proximité de divers types de végétation autour des agroécosystèmes devrait influer différemment sur la survie des espèces, et donc sur la dynamique des populations d'insectes ravageurs et leur contrôle biologique. Ainsi, la réponse des chenilles foreuses de maïs et celle de leurs parasitoïdes à la propagation des habitats riches en graminées a été évaluée sur un gradient de perturbation anthropique dans la zone de forêt pluviale de Kisangani. La présente étude a mis en évidence une diminution de la densité de chenilles foreuses et des taux d'infestation du maïs dans les agroécosystèmes en relation avec une augmentation de l'abondance des graminées dans le paysage. Cet effet a été attribué à un accroissement de la diversité des parasitoïdes et un parasitisme élevé des chenilles foreuses dans les habitats sauvages.